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I. De Georges à George

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Toute une histoire!

A - La genèse des effets spéciaux

Les premières illusions visuelles remontent aux praxinoscopes qui utilisent le principe de persistance rétinienne pour tromper l’œil et donner l’impression d’un mouvement à partir d’images fixes. Mais c’est avec la naissance du cinéma que se sont véritablement développés les effets spéciaux.

Le père des effets spéciaux reste de manière incontestée le français Georges Méliès. Ce prestidigitateur du théâtre Robert Houdin commence sa carrière de cinéaste début 1896.

Il explique lui-même qu’un beau matin, « un blocage de l’appareil dont je me servais au début produisit un effet inattendu un jour que je photographiais prosaïquement la place de l’Opéra : une minute fut nécessaire pour débloquer la pellicule et remettre l’appareil en marche. Pendant cette minute, les passants, omnibus, voitures, avaient changé de place bien entendu. En projetant la bande ressoudée au point où s’était produite la rupture, je vis subitement un omnibus changé en corbillard, et des hommes changés en femmes. Le truc par substitution, dit truc à arrêt était trouvé. »

Georges Méliès (1861-1938)

 

Méliès se lance alors dans la réalisation de « films à trucs », qui rencontrent un succès immédiat auprès du public forain de cette époque. Son  Escamotage d’une dame chez Robert Houdin, filmé en 1896 dans son jardin, pose les prémisses de ce qui sera son travail à venir : un mélange de techniques cinématographiques, théâtrales et magiques, un goût pour le merveilleux, un monde poétique sans contrainte - « l’ordinaire de l’extraordinaire ». Même s’il réalisera aussi ces films à trucs : en à peine quinze ans, il sortira plus de cinq cents bandes, au sein desquelles Méliès crée un répertoire de figures qui ne cesseront de venir hanter le monde des effets spéciaux : apparitions, disparitions, transformations, dédoublements et autres manipulations du corps.

 

L'Escamotage d’une dame chez Robert Houdin

1896 

Georges Méliès

L’Homme à la tête de caoutchouc qui, coupée de son corps, grossit ou rétrécit au gré des facéties de l’acteur (un deuxième Méliès), qui condense les thèmes-clés de son oeuvre, et son génie technique. Le mystère resta longtemps entier sur la création de cette bande,  où Méliès adapte un outillage complexe pour créer un effet, banal aujourd’hui de travelling : ce n’est pas la caméra qui avance, mais Méliès qui se rapproche, enfermé dans un caisson noir à roulette sur une légère pente…

 

C’est avant tout par sa mise en scène de qualité que Méliès reste reconnu comme le père des effets spéciaux. Sa façon de positionner l’effet au centre de l’image, son montage bien précis, son travail sur le mouvement, sur le corps… restent encore de nos jours au coeur de la création des effets spéciaux, même si ses techniques (arrêt de caméra en fond noir) ne sont plus utilisées telles quelles. 

L’Homme à la tête de caoutchouc 

1901 - Georges Méliès

Méliès reste connu comme le père des effets spéciaux mais n'est que le premier derrière une masse de cinéastes qui ont révolutionné eux aussi le genre cinématographique grâce à des techniques et des jeux visuels tous plus ingénieux les uns que les autres.

*de Georges Méliès à George Lucas

BOUQUET Yann

PHAM Duy Anh Philippe

Ecole de Provence

TPE 1er S°1 2013-2014

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